Où sont passées les geekettes ?

Le blog classe éco nous soumet un graphique intéressant sur l’évolution du mix homme-femmes dans les filières d’éducation supérieure aux USA :

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Si on s’accorde sur la corrélation entre la brutale inversion de tendance des métiers de l’informatique et l’apparition de la micro-informatiqie, l’auteur relaie par contre un point de vue contestable et que nous contestons :

Les fabricants, voulant trouver un public pour ces ordinateurs à destination du grand public, ont choisi un marketing très orienté vers les garçons, insistant sur le fait que les ordinateurs permettaient de jouer à des jeux plutôt testostéronés, et faisaient des garçons actifs, qui avaient toutes les chances de séduire les filles. (…) Et cela a eu des conséquences : les parents ont eu plutôt tendance à acheter des ordinateurs pour leurs fils, même si leurs filles en voulaient un aussi. Résultat, à l’université, les garçons avaient déjà eu l’occasion de manipuler des ordinateurs, les filles beaucoup moins : cela leur conférait un avantage qui a conduit les filles à progressivement abandonner ces cours.

Pour avoir connu cette époque, nous considérons une autre explication : jusqu’au milieu des années 80, faire une carrière dans l’informatique signifiait rejoindre de grandes maisons comme IBM ou d’autres – qui ont quasiment toutes disparues, donc on vous épargnera une séance de name-dropping – où la culture d’entreprise était similaire à celle qu’on pouvait trouver chez Procter & Gamble ou General Electric : les postes proposés pour les diplômés étaient majoritairement des postes de management ou de direction commerciale de grands comptes, où les qualités humaines sont prédiminantes.

Avec l’arrivée de la micro-informatique, c’est la culture geek qui a envahi le secteur : celle-ci a ses bons côtés – le style cool, la méritocratie, le partage de connaissances – mais aussi ses moins bons – notamment son système social assez immature reposant par exemple sur la glorification des nocturnes de codage et la vénération de films de science-fiction : pas forcément de quoi attirer un maximum d’étudiantes.

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